Dans la brume

12Jan/18Off

Surpuissance de Disney

Alors que Les Derniers Jedi a déjà rapporté plus de 450 millions de dollars de recettes pour son premier weekend d’exploitation à Disney, la maison aux grandes oreilles s’est agrandie encore un peu plus en rachetant l’essentiel des actifs de la 21st Century Fox pour la modique somme de 52,4 milliards de dollars (auxquels s’ajoutent 13,7 milliards de dollars de dettes). Avec cette acquisition colossale, le géant américain veut enrichir son offre de contenus pour mieux combattre les services de streaming de Netflix, Amazon, Google et Apple. Ce rachat permettra également à Disney de produire d’éventuels crossover films, croisant ses franchises et celles de la Fox (qui possède Kingsman, Avatar, Deadpool entre autres). Les fans peuvent donc s’attendre à des passerelles entre les Avengers et les X-Men… Si le cinéma asiatique est en règle générale resté discret cette année, le dernier film de Bong Joon-ho a beaucoup fait parler de lui. Avant même ses débuts sur la Croisette, la présence d’Okja, produit par Netlfix, à Cannes a été très contestée. Le récit du cinéaste coréen fut au cœur d’une polémique opposant le monde du cinéma (exploitants, distributeurs) et le site de streaming en ligne. Netflix a refusé de distribuer en salle ses deux films en lice pour la Palme d’or 2017: Okja, et The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach. La plateforme souhaitait en effet réserver la primauté à ses abonnés, et refusait de se soumettre à la chronologie des médias en vigueur en France qui l’obligeait en cas de diffusion traditionnelle dans les cinémas à attendre trois ans avant de le mettre en ligne. Sous la pression, les organisateurs du Festival de Cannes ont modifié leur règlement, imposant à partir de 2018 que tout film en compétition s’engage à sortir en salles. L’affaire est si sensible qu’elle a divisé au sein même du jury de cette 70e édition, présidé par Pedro Almodovar. Le cinéaste espagnol a estimé que la palme d’or devrait sortir en salle. «Ce serait un énorme paradoxe qu’un film honoré au palmarès ne puisse pas être vu en salles», a-t-il précisé. Mais un de ses jurés, la star américaine Will Smith, a affiché une position plus conciliante. «Chez moi, Netflix est utile car les gens peuvent voir des films qu’ils n’auraient pas pu voir autrement», a-t-il plaidé, sans préciser que son prochain film Bright(sortie mercredi 22 décembre) est produit par la plateforme SVOD.

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