Dans la brume

8Mar/18Off

Les autres terminaux, conçus pour la consommation de services

Là où la connexion à internet fut autrefois l’apanage de l’ordinateur fixe, le marché s’est aujourd’hui majoritairement porté sur de nouveaux terminaux, essentiellement le smartphone. Ce terminal, bien que permettant de très nombreux usages, ne comporte pas toutes les facilités qu’offre un ordinateur, notamment en termes de périphériques d’entrée ou de traitement des données. Il est conçu comme un facteur simplificateur de l’expérience de l’utilisateur final lorsqu’il accède à internet. Avec la miniaturisation et la baisse des coûts des modules permettant de connecter des équipements électroniques à internet, la gamme des objets connectables s’est considérablement étendue, et les offres de connectivité aussi. Il en résulte un panel d’expériences très hétéroclites, et l’exigence des utilisateurs en matière d’accès aux contenus d’internet n’est pas nécessairement la même selon l’amplitude des fonctionnalités proposées par chaque appareil. Ainsi, les montres connectées présentent des limites inhérentes à leur format : un affichage restreint, entrainant une sélection drastique des éléments exposés, et peu d’options d’interaction (écran tactile, nombre réduit de boutons). On comprend dès lors que le client n’exige pas une connectivité totale avec l’ensemble des contenus disponibles en ligne, mais s’attend à un accès plus sélectif et ergonomiquement adapté. Le même phénomène s’observe pour d’autres terminaux émergents, tels que les consoles de jeux vidéo connectées, les voitures connectées ou les enceintes intelligentes. Les conditions d’affichage (écran petit, voire inexistant) et le passage de l’essentiel de l’interaction par le canal audio limitent les possibilités d’accéder à une information exhaustive et entraînent une sélection des informations présentées par l’éditeur de contenus. Ainsi, les nouveaux terminaux, qu’il s’agisse des smartphones, des montres connectées ou des enceintes intelligentes, sont essentiellement orientés vers la consommation de services et d’applications (même si, au sein de ceux-ci, l’utilisateur peut être amené à produire et à éditer du contenu) : leurs utilisateurs peuvent capter ce qui se passe autour d’eux ou dicter des textes, mais ils n’ont la possibilité d’écrire des programmes ou de rédiger des textes que dans une bien moindre mesure. Étant de plus en plus connectés, ces terminaux requièrent de moins en moins d’espace de stockage local. Ces limites n’entraînent en soi pas de cas de conscience puisqu’elles résultent de la nature de l’objet et sont attendues par le client. Néanmoins, en extrapolant cette tendance à la multiplication des objets connectés, il est possible de considérer qu’il existe un risque de fragmentation de l’accès des utilisateurs à internet, qui pourrait à terme ne plus consister qu’en de nombreux silos ou « sousinternets » spécialisés. Cette « balkanisation » d’internet, si elle est encore loin d’être complète au sens où il existe encore à ce jour des terminaux « généralistes », pourrait mettre en péril l’ouverture d’internet, dès lors que certains utilisateurs pourraient ne pas détenir l’ensemble des équipements leur assurant de pouvoir mettre à disposition et accéder à l’ensemble des contenus disponibles sur internet.

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