Légion d’honneur
La promotion du 14-Juillet de la Légion d'honneur distingue cette année un nombre "exceptionnellement resserré" de 101 personnalités, dont l'ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve ou la doyenne des comédiennes françaises Gisèle Casadesus, selon la liste parue vendredi au Journal officiel. "Selon la volonté du président de la République, grand maître de la Légion d'honneur, cette promotion est exceptionnellement resserrée autour de 101 noms, illustres ou inconnus du grand public", a souligné la Grande chancellerie de la Légion d'honneur dans un communiqué. A titre d'exemple, la première promotion du quinquennat de François Hollande comptait 528 noms le 14 juillet 2012. La dernière, celle de Pâques dévoilée le 16 avril dernier, en comptait 562. Le choix d'une liste courte a pour but de "renforcer la valeur symbolique de la plus haute distinction française", a précisé l'Elysée à l'AFP. Dans cette nouvelle promotion parue vendredi, Bernard Cazeneuve, avocat de formation, ex-ministre de l'Intérieur devenu Premier ministre après la démission de Manuel Valls, accède directement au grade de commandeur, ainsi que l'autorise le code la Légion d'honneur pour des "carrières hors du commun". L'avocate et ancienne ministre déléguée à la Condition féminine Monique Pelletier, 90 ans, et la doyenne française des comédiennes, Gisèle Casadesus, 103 ans, sont élevées à la dignité de grand'croix. Cette promotion distingue notamment la journaliste politique Arlette Chabot (grade d'officier) ainsi que de nombreux chercheurs. Le spécialiste d'optique quantique Serge Haroche, prix Nobel de physique en 2012, est élevé à la dignité de grand officier. Maria Nowak, économiste, qui a fondé en 1989 l'Adie, la principale et plus ancienne association de micro-crédit, qui aide à créer son entreprise, est aussi élevée à la dignité de grand officier. Tout comme Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, ainsi que le Résistant Pierre Morel, vice-président de la Fondation de la Résistance. L'acousticien Mathias Fink est promu commandeur, comme le procureur général près la Cour de cassation, Jean-Claude Marin, tandis que le psychiatre et essayiste Serge Tisseron, spécialiste de l'enfance et du numérique, est nommé chevalier. L'auteur d'"Effroyables jardins" Michel Quint et l'écrivain Cécile Ladjali (prix Femina en 2007), ainsi que les chefs d'orchestre François-Xavier Roth et Dominique Vellard ou la comédienne Mylène Demongeot sont nommés chevaliers. Madeleine Mathieu, directrice de la Protection judiciaire de la jeunesse, est nommée chevalier. Gilles Leclair, directeur de la sûreté d'Air France, et ancien numéro 2 de la PJ, est promu officier. De nombreux officiers de police font d'ailleurs partie de cette promotion. Les médecins Pierre Foldès, chirurgien urologue, spécialiste des violences faites aux femmes, et Raphaël Pitti, médecin humanitaire, spécialiste de la médecine de guerre, sont promus officiers. Médecin urgentiste, engagée dans l'action humanitaire à l'international, Nadia Georges est chevalier. Egalement nommés chevaliers, Hubert de Boisredon, PDG du groupe Armor, spécialiste des technologies d'impression, et Vincent Mascré, président de Safran Landing Systems. Georges Duboeuf, 84 ans, célèbre négociant de Beaujolais, est promu au grade d'officier. Le président de la République Emmanuel Macron, élevé au grade de grand'croix le jour de son investiture, est de droit grand maître de la Légion d'honneur et signe les décrets de nomination et de promotion. L'Elysée a annoncé récemment que les journalistes Véronique Robert et Stephan Villeneuve, tués en Irak, seraient par ailleurs décorés à titre posthume. Cette promotion compte 78 chevaliers, 14 officiers, trois commandeurs, quatre grands officiers et deux grand'croix, répartis entre 51 femmes et 50 hommes.
Belle Camargue
Ma boîte me pousse à suivre deux fois par an à des incentives. Mais en fait, le plus souvent, c'est à mes yeux beaucoup d'argent perdu. Mais quelquefois, j'assiste à un incentive atypique. Et la semaine dernière, c'est à un de ceux-là auquel j'ai participé la semaine dernière en Camargue. Ce qui est sûr, c'est que ça nous a pas mal désarçonnés, mes camarades et moi. Histoire de donner le ton, quand nous avons débarqué dans l’amphithéâtre, nous avons commencé à nous poser dans les fauteuils. Mais on nous a alors priés de rejoindre les planches, et nous avons travaillé toute la journée. C'est plus excitant que de suivre un prêche pédant sur le positionnement acteur/spectateur. Juste après ça, nous avons été invités à nous grouper par équipe opérationnelle. Généralement, on nous propose de bosser sur un sujetplutôt générique. Mais pas cette fois. Nous avons cette fois eu un sujet un peu plus difficile à débattre : « Quelles actions précises telle autre équipe devrait-elle mettre en place afin de collaborer au développement de ses résultats ? ». Je ne vous explique pas le malaise quand on a compris qu'on allait devoir exposer les dysfonctionnements des collègues ! Si j'ai eu un doute sur le moment, ça a fait des étincelles. Et lorsqu'on a procédé à la présentation des pistes de réflexion a eu lieu, certains chefs de service n'ont pas bien digéré la chose. Pour finir, chaque équipe concernée a dû s'engager à adopter les deux tiers des mesures proposées. Cette méthode nous a pas mal secoué, il a permis d'améliorer le travail des équipes. J'ai vraiment apprécié l'approche pratique de cet incentive, et j'observe déjà que cela a amené pas mal de changements dans le travail. Voilà le site de l'agence qui a monté l'événement, si vous voulez en savoir plus. A lire sur le site de cette activité incentive en Camargue.
L’abdication de l’Empereur
Le Parlement japonais a voté vendredi une loi permettant à l'empereur Akihito, âgé de 83 ans, de céder le trône à son fils aîné, ouvrant ainsi la voie à la première abdication en plus de 200 ans. Akihito avait créé la surprise en août dernier en laissant filtrer dans une allocution télévisée ses craintes quant à ses aptitudes à accomplir les multiples tâches liées à son rang de "symbole de la nation et de l'unité du peuple", du fait de son âge. La loi, soumise par le gouvernement du Premier ministre conservateur Shinzo Abe, ne s'applique qu'à lui seul et il doit céder la place au prince héritier Naruhito, à une date qui sera fixée par décret, dans les trois ans suivant son entrée en vigueur. Si tout se passe comme prévu, l'empereur pourrait, selon la presse japonaise, renoncer à ses fonctions dès fin 2018 et laisser au prince héritier le trône du Chrysanthème début 2019, après trois décennies d'un règne baptisé Heisei ou "parachèvement de la paix". Aucun mécanisme n'était prévu pour autoriser son abdication et, suivant les recommandations d'une commission ad hoc créée par M. Abe, le gouvernement a décidé de proposer une loi d'exception. L'opposition de gauche et des universitaires avaient émis la crainte qu'une large réforme de la loi sur la Maison impériale ne prenne trop de temps, craignant en outre qu'elle ne soit utilisée aux dépens des futurs souverains via des pressions politiques pour abdiquer. La succession aura lieu immédiatement après l'abdication et marquera le début d'une nouvelle ère dont le nom est décidé au terme d'une longue investigation. "Cette abdication créera un précédent mais pour quelles raisons autorisera-t-on à l'avenir qu'un empereur quitte ses fonctions prématurément, cela reste flou. En ce sens, je pense que le débat sur les conditions d'application d'une telle loi a été notablement insuffisant", a déclaré à l'AFP le constitutionnaliste Sota Kimura. Né le 23 décembre 1933, en pleine conquête militariste de l'Asie par le Japon, Akihito était enfant quand son père Hirohito fut déchu de son statut divin à la suite de la capitulation nippone intervenue en août 1945. Il est ainsi le premier empereur a avoir été intronisé sous la Constitution de 1947, imposée par les Etats-Unis après la défaite et qui précise qu'il est "le symbole de l'Etat et de l'unité du peuple dont la position découle de la volonté populaire, détentrice du pouvoir souverain". Ce frêle octogénaire à la voix douce, héritier de la plus ancienne famille régnante du monde - dont les racines remontent à plus de 2.600 ans selon la mythologie, au VIIe siècle après J.C. selon les historiens - , s'est efforcé de se rapprocher des citoyens japonais, auprès de la majorité desquels il jouit d'un immense respect. "Akihito a montré la silhouette d'un empereur du Japon actuel, sous la Constitution actuelle et les résultats de cette posture nouvelle se voient dans sa popularité et le respect que les citoyens lui vouent", souligne le spécialiste de la famille impériale, Shinji Yamashita. Le 16 mars 2011, cinq jours après le séisme et le tsunami qui ont dévasté le nord-est du pays, faisant plus de 18.500 morts et disparus et des centaines de milliers de sinistrés, Akihito s'était adressé directement aux Japonais via la télévision, une "première". Il s'était ultérieurement rendu sur place et tous les Japonais ont en tête des images, impensables du temps des précédents souverains, d'un empereur Akihito et d'une impératrice Michiko à genoux devant les sinistrés dans des refuges, et discutant avec eux avec empathie. 125e empereur du Japon, il a modernisé par petites touches la fonction, tout en distillant un message de paix, rejetant le nationalisme de la Seconde guerre mondiale et se rendant sur les lieux des exactions de l'armée japonaise, de la Chine aux Philippines en passant par les îles de Saïpan et Palaos, accompagné de son élégante épouse. Bien que d'un naturel discret et contraint par ailleurs par la Constitution, Akihito a su pousser les limites lorsqu'il était prince héritier puis à sa place d'empereur. Il a rencontré Michiko, une roturière sur un court de tennis et leur mariage en 1959 avait fait sensation dans tout le pays. Il a également laissé entrevoir ses opinions de manière subtile.
Magnifiques cuisines de Valence
Si vous détestez tout ce qui touche à la cuisine, ce billet est pour vous. Car voyez-vous, il y a toujours de l'espoir. Il y a quelques temps, je me suis rendu en cuisine pour assister à un cours de cuisine. Si cela vous paraît insignifiant, c'est que vous ne me connaissez pas. Parce qu'en fait, il n'y a pas encore si longtemps, la cuisine faisait pour moi partie des choses sans lesquels le monde se porterait mieux (avec les panneaux de limitation de vitesse à 30km/h, les fleurs, et François Hollande). Le fait qu'on puisse passer du temps en cuisine me semblait être déraisonnable ! A cette époque, les plats sous vide, en ce temps-là, étaient mes meilleures amies. Et puis un jour, pour une raison qui m'est inconnue, un jour, je me suis mis à la cuisine. Peut-être par curiosité, je ne sais pas. Voilà comment j'ai commencé à cuisiner, un peu mieux chaque jour. J'ai eu quelques félicitations de mon entourage, et cela a suffi à entretenir la flamme. Je ne serai jamais Paul Bocuse, mais je me débrouille. Pourquoi ? Mystère. Mais j'imagine que cela me détend, après une rude journée de travail. Ca peut paraître curieux à première vue, mais rien de tel que de cuisiner après une journée de travail ! Le fait de devoir être méticuleux permet de prendre du recul face aux problèmes de travail... Si vous êtes un disciple des barquettes micro-ondes, je vous invite sérieusement à de cuisiner. que c'est à la mode. D'ailleurs, on le avec le nombre croissant de programmes télé consacrées à la cuisine ou à la pâtisserie... Si j'ai longtemps dénigré de tels programmes, aujourd'hui, je les regarde avec beaucoup d'intérêt. Elles me donnent l'occasion de faire le plein de des idées, ça m'ouvre à de nouvelles techniques. Parce que la cuisine, en définitive, c'est un univers qu'on n'a jamais fini de découvrir et d'explorer !. Et vous, qu'attendez-vous pour vous y mettre ? Si j'ai pu apprendre à faire un hachis, c'est que tout un chacun peut le faire ! D'ailleurs, je vous mets en lien mon cours de cuisine, Que l'esprit d'Etchebest soit avec vous. Pour plus d'informations, allez sur le site de ce cours de cuisine à Valence et trouvez toutes les infos.
Changements de régime
Alors que la plupart des processus récents de « passage à la démocratie » s’accompagnent de la formation d’un champ politique dominé par des partis, les spécialistes des démocratisations étudient très inégalement ces derniers selon l’« aire culturelle » dans laquelle ils s’inscrivent. Il en résulte tantôt un effet de grossissement et de naturalisation des partis – auxquels est alors attribué a priori un rôle déterminant dans la « réussite » de la démocratisation, comme dans les sociétés postcommunistes et en Amérique latine –, tantôt une désaffection, voire une indifférence des sciences sociales qui appliquent alors une grille de lecture clientéliste, communautaire ou même tribale du jeu politique à des sociétés qu’elles considèrent globalement comme rétives à une « véritable » démocratisation, comme en Afrique subsaharienne et au Maghreb. Plus on s’éloigne de l’Europe occidentale vers l’Est et le Sud, plus les partis sont disqualifiés en tant qu’objets de recherche. Ce discrédit tient sans doute au poids de certaines routines disciplinaires ou paradigmatiques et, disons-le, à la prégnance de préjugés culturalistes. Par la comparaison de terrains géographiquement et culturellement différents à laquelle il invite, ce dossier entend rompre avec les logiques de répartition de la valeur épistémologique de l’objet « parti » suivant les lieux où il se manifeste. La relation entre partis et changement de régime y est abordée dans une perspective délibérément très large, selon la redéfinition des acteurs admis à participer à la représentation politique. Quels sont les effets du changement de régime sur la délimitation de l’ensemble des acteurs habilités à « faire de la politique » ? Et dans quelle mesure les transformations de ces acteurs vont-elles modeler le changement de régime ? Pour saisir ces intrications dans toute leur complexité, une approche étroitement institutionnelle ne saurait suffire. Il convient plutôt d’envisager le processus de démocratisation selon la nature, le nombre et la catégorie d’appréhension des acteurs qui participent ou prétendent à participer à la compétition politique.
Fini les « Captcha »
Internet a révolutionné notre quotidien, souvent en bien, mais avec parfois une petite dose de complications. C'est le cas des "Captcha", ces petits tests d'identification, que l'on retrouve sur la majorité des sites lorsque l'on souhaite s'y inscrire. Leur but est simple et légitime: vérifier que c'est un humain, et non un robot, qui tente de se connecter à un service. Le problème, c'est que ces Captcha sont souvent très ennuyeux, et pas seulement pour les programmes informatiques. Qui n'a jamais dû s'y reprendre à deux fois pour déchiffrer les lettres et chiffres affichés de manière bizarre à l'écran? Heureusement, tous ces soucis pourraient bien finir dans les oubliettes de l'histoire du web grâce à Google. Le moteur de recherche a en effet annoncé ce jeudi 9 mars un nouveau système d'identification invisible et automatique, rapporte Ars Technica. Comment ça marche? A vrai dire, on ne sait pas vraiment, car Google ne donne pas trop de détails, surement pour que les créateurs des robots ne puissent pas trouver une faille dans le système. Sur le site de son système, appelé ReCAPTCHA, Google précise simplement que ce test d'identification fonctionne avec "une combinaison d'apprentissage automatique et une analyse avancée du risque". Il semblerait donc que l'algorithme scrute les actions de l'utilisateurs du site et arrive, à partir de ces observations, à déterminer s'il s'agit d'un robot ou d'un humain. Depuis quelques années déjà, le système ReCAPTCHA de Google avait simplifié l'identification sur de nombreux sites, grâce à une simple case à cocher pour l'utilisateur. En analysant la façon dont celui-ci clique sur la zone, Google arrivait à déterminer s'il s'agissait d'un robot. Petite anecdote: le terme un peu barbare Captcha est en réalité l'acronyme de "Completely Automated Public Turing test to tell Computers and Humans Apart". Soit "test de Turing complètement automatisé et public ayant pour but de différencier les humains des ordinateurs". Une référence à la procédure imaginée par le mathématicien et père de l'informatique Alan Turing, en 1950. L'idée de ce test: faire discuter un humain avec une intelligence artificielle. Si l'humain croit qu'il dialogue avec un autre humain, alors celui-ci aura passé le test. Pour Alan Turing, une réussite future d'un robot à ce test signifierait que la machine est intelligente, en quelque sorte capable de penser. Depuis, plusieurs robots ont tenté de passer le test, parfois avec succès, mais dans des cadres très spécifiques et souvent critiqués. On est encore très loin de machines capables de tromper tout être humain dans un domaine très général. Mais si ce jour arrive, même le super Captcha de Google ne pourra rien contre cette intelligence artificielle.
Un futur bien sombre
Il y a quelques jours, je me suis rendu à Stockholm pour suivre un colloque consacré au problème ô combien délicat de l'énergie. Et les hypothèses de travail étaient, je dois dire, encore pires que ce que j'avais imaginé. Tout porte en effet à croire que le plan international sera fortement mis en danger en raison de l'accroissement des dépendances énergétiques, et le fait de devoir gérer l'arrivée sur scène de nouveaux acteurs accroîtra encore le problème. Dans les années à venir, la gestion de pénuries chroniques de nourriture et d’eau va également prendre une place prépondérante pour bon nombre de pays. Une part croissante de la population mondiale migrera des zones rurales vers les zones urbaines et développées à la recherche d’une meilleure sécurité individuelle. Pas mal d'entre eux arriveront aux classes moyennes et voudront de fait adopter le mode de vie européen, qui implique une consommation plus importante de ressources par habitant. Ce qui diffère des périodes antérieures de forte pénurie, c'est que les contraintes pesant sur les productions nouvelles font que les forces du marché ne peuvent ajuster à elles seules les dérèglements de l’offre et la demande. Dans le domaine des matières premières également, la difficulté augmentera. Les progrès technologiques et les décisions politiques prises dans le monde en matière d’émissions de gaz à effet de serre ces quinze prochaines années seront sans doute déterminants pour limiter ou non la hausse de la température du globe de 2 degrés - seuil au-delà duquel on estime que les effets du réchauffement cessent d'être gérables. Concernant le climat, justement, la réduction des chutes saisonnières de neige nuiront à l’agriculture de nombreuses régions du monde. La double dynamique de l'énergie et du changement climatique amplifiera aussi très probablement de nombreuses autres difficultés telles que les maladies et les dégâts dus aux intempéries. Mais le plus gros problème reste encore la possible confluence de plusieurs problèmes simultanés. Ce cas de figure particulièrement désastreux causerait des situations difficiles et inhabituelles qu'il serait extrêmement difficile de gérer. J'ai bien apprécié ce colloque autant pour les débats que pour sa coordination particulièrement soignée. Suivez le lien vers l'agence séminaire à Stockholm qui s'en est chargée, si vous êtes à la recherche d'une agence événementielle de qualité !
Dans la vie politique
Une petite révolution démocratique est en marche. Certains d'entre vous connaissent déjà l'Open Government Partnership (OGP), cette organisation d'Etats et de représentants de la société civile effectuant un travail remarquable pour faire progresser la transparence de l'action publique et la participation citoyenne. Une mission aussi nécessaire qu'urgente à l'heure où un nombre croissant de citoyens doutent ou désespèrent de la capacité des élus à comprendre leurs aspirations et à les traduire en progrès tangibles. Pour la toute première fois, les gouvernements locaux s'apprêtent à intégrer l'OGP. Les villes pourront donc y faire entendre leur voix et mettre en œuvre, ensemble, de nombreux projets pour faire progresser la gouvernance ouverte. Il s'agit d'une avancée historique, qui montre combien la participation des villes-mondes est indispensable pour surmonter les défis de notre siècle. Nous l'avons prouvé sur la question du climat en organisant le Sommet des 1000 maires lors de la COP21. Nous le prouvons quotidiennement en échangeant constamment bonnes pratiques et ambitions communes entre villes du monde entier. Le Budget Participatif parisien a ainsi vu le jour grâce à des initiatives déjà entreprises à l'étranger. C'est parce que d'autres villes comme Lisbonne ou New York avaient eu recours à cette expérimentation auparavant que nous avons pu aller plus loin en créant le plus important budget participatif jamais imaginé, confiant aux Parisiens 500 millions d'euros, clé en main, sur les six ans de mandature. A la suite de Paris, d'autres villes comme Madrid, Milan et Stockholm ont pris le relais et lancé leur propre budget participatif. Un exemple parmi tant d'autres pour dire combien les villes sont passées maîtres dans l'art de partager et faire grandir les innovations démocratiques. A ce titre elles ont toute leur place dans l'Open Government Partnership. Paris compte parmi les 15 villes pionnières choisies pour travailler au développement d'actions en faveur de la transparence de l'action publique, de la gouvernance ouverte, de l'intégrité publique, de l'innovation et du progrès. D'autres grandes métropoles mondiales ont déjà émis le souhait de rejoindre le partenariat. Notre ville possède un programme très ambitieux en la matière. Notre politique très volontariste en matière d'open data a déjà permis la mise en ligne de 6 millions de données concernant la collectivité. Nous consultons systématiquement les habitants pour toutes les grandes décisions d'aménagement. Nous les encourageons à soumettre toutes leurs idées et envies dans le cadre du budget participatif. Nous soutenons les start-ups de la civi tech qui bousculent la politique et font de la technologie un moteur de la démocratie réinventée. Nous ne demandons qu'à aller plus loin. Nous sommes impatients de nous y atteler dans ce cadre passionnant et porteur de grandes espérances.
L’identité
Que n'avons-nous pas déjà lu et entendu sur l'identité, celle que l'on dit parfois malheureuse, à d'autres moments heureuse, ou bien encore nationale, selon l'humeur et les enjeux du moment? Surtout, qu'allons-nous entendre dans les temps à venir de campagne électorale dans les registres politiques, sociaux, culturels, sexuels et religieux, reflets des guerres identitaires qui grondent? C'est que l'identité rend triste, fâche ou suscite la jalousie, car elle ne nous soutient que très partiellement dans notre tentative de raisonner notre expérience d'êtres vivants. Quand l'identité est sexuelle ou de genre, elle ne résout pas tout de l'énigme du sexuel. Lorsque l'identité est religieuse elle ne traite pas complètement de la nécessité de Dieu. De même, l'identité politique n'épuise pas la bataille normative qui tourmente le partisan. Une part échappe toujours, elle nous agite. Nous nous débattons en faisant tenir, sous les traits identitaires, une cohérence de pacotille quitte à faire couler du sang pour y parvenir, à discriminer ou exclure pour la garantir. Les identités sont tantôt revendiquées, souvent dénoncées ou de plus en plus souvent accusées comme si l'une d'elles valait plus que les autres, pire, méritait de leur survivre. Toujours nous entendons que l'une aurait à se défendre contre les autres, et toujours selon le même schéma: une conception égocentrée de l'universalisme contre ce qui lui serait étranger Dans cette profusion, divers phénomènes identitaires sont apparus, fascinent et inquiètent. Ils concernent tant les identités sociales que politiques, culturelles, nationales, religieuses ou sexuelles. Ces identités sont devenues des surfaces troubles, des objets de convoitises ou de polémiques. Nous ne prenons plus appui sur ce savoir issu de l'après Seconde Guerre Mondiale et que Levi-Strauss explicitait fort bien en 1975: "[...] l'identité est une sorte de foyer virtuel auquel il nous est indispensable de nous référer pour expliquer un certain nombre de choses, mais sans qu'il n'ait jamais d'existence réelle. [...] une limite à quoi ne correspond en réalité aucune expérience." Au lieu de cela, l'identité passe pour un objet discutable, évaluable, comparable... un produit soi-disant culturel, mais au fond affreusement libéral. Nous oublions un peu vite, nous sommes tentés d'oublier que l'identité est d'abord une fable philosophique, comme le souligne Ali Benmaklouf. Que s'est-il passé? La situation actuelle se présente comme si nous nous étions mis à croire à l'identité en tant que figure et marque d'une homogénéisation subjective possible. Comme si l'identité pouvait résoudre, ou réduire, les fluctuations et les incertitudes existentielles. Cette conception néolibérale de l'identité est apparue au milieu du XXe pour substituer la simplification à la crise qui fonde l'identité en son coeur, avec tous les risques que cela comporte, en particulier sur la plan politique: le fascisme sous les traits d'une promesse de stabilité teintée de nostalgie passéiste. C'est que nous ne savons pas encore faire avec les savoirs que les crises identitaires passées de l'Histoire nous ont pourtant plusieurs fois donnés de recueillir, ceux des Colonisations, ceux des génocides, de la Shoah, de la Guerre d'Algérie, des discriminations des minorités sexuelles (femmes, trans, homosexuel.le.s, ...). Nous sommes tentés de refuser ces savoirs jusqu'à leurs inévitables et incontrôlables retours dans le fracas terroriste/jihadiste, le désespoir migrant, la montée de l'individualisme et la déliquescence de la pensée collective, pour ne citer qu'eux. Les velléités renouvelées d'interdiction de la psychanalyse dans la prise en charge de l'autisme, les interdictions illégales des affiches de prévention du VIH chez les gays et homosexuels par certains maires frappés d'initiatives, la volonté de création d'un fichier génétique de la matière fécale canine à Béziers, et d'autres actualités encore exposent, dans une équivalence que nous devons affronter, que le pire est déjà à l'oeuvre: le refus des savoirs. Toutes sont motivées par la défense d'une identité voulue solide, cohérente, et pérenne (identité idéologique, hétéronormative ou canine), alors même que l'expérience quotidienne ne cesse pas de nous apprendre que l'identité nous impose une division de nous-même qui ne prend jamais fin. Que faire? Oserons-nous construire l'au-delà de l'identité pour critiquer l'identitaire? Et si au lieu de faire socle avec des travées vermoulues et des lambeaux d'armures fantômes nous suivions le chemin ouvert par le poète Édouard Glissant, sur les traces en devenir de l'imprévu à connaître, en abandonnant un peu ce lot de consolation imaginaire, stabilité mortifère d'une occidentalité peureuse qu'est l'identité à tous crins: "La réclame d'identité n'est que profération quand elle n'est pas aussi mesure d'un dire. Quand au contraire nous désignons les formes de notre dire et les informons, notre identité ne fonde plus une essence, elle conduit à Relation."